Stages en entreprise : questions-réponses
Vous accueillez un stagiaire dans votre entreprise ?
Vous vous interrogez sur les modalités d’indemnisation, d’exonération des cotisations et de déclaration des stagiaires ?
Plusieurs textes ont renforcé l'encadrement des stages en entreprise afin de limiter les abus.
Retrouvez les réponses aux principales questions que vous vous posez :
Quels sont les stages concernés ?
Il s’agit des stages d'initiation, de formation ou de complément de formation, ne faisant pas l’objet d’un contrat de travail et n’entrant pas dans le cadre de la formation professionnelle.
Les stages en entreprise doivent être intégrés à un cursus pédagogique scolaire ou universitaire.
Font partie d’un cursus pédagogique, les stages qui remplissent les deux conditions suivantes :
- la finalité et les modalités du stage sont définies dans l’organisation de la formation ;
- le stage fait l’objet d’une restitution de la part de l’étudiant donnant lieu à évaluation de la part de l’établissement.
Dès lors que ces conditions sont satisfaites, sont également intégrés à un cursus, les stages organisés dans le cadre :
- de formations permettant une réorientation et proposées aux étudiants, notamment sur les conseils des services d’orientation ou d’un responsable de l’équipe pédagogique de la formation dans laquelle l’étudiant s’est engagé initialement,
- de formations complémentaires destinées à favoriser des projets d’insertion professionnelle et validées en tant que telles par le responsable de la formation dans laquelle est inscrit l’étudiant,
- des périodes pendant lesquelles l’étudiant suspend temporairement sa présence dans l’établissement où il est inscrit pour exercer d’autres activités lui permettant exclusivement d’acquérir des compétences en cohérence avec sa formation.
Dans ce dernier cas, en complément de la convention de stage, l’établissement d’enseignement et l’entreprise concluent un contrat pédagogique.
La conclusion d’une convention est-elle obligatoire ?
Oui, seuls les stages donnant lieu à la signature d’une convention tripartite peuvent être conclus*.
Cette convention est signée entre l’établissement d’enseignement, l’entreprise d’accueil et le stagiaire.
Elle doit comporter des clauses obligatoires définies par décret (n°2006-1093 du 29 août 2006).
Pour prendre connaissance de la convention type, consultez l'annexe de la Charte des étudiants en entreprise.
* hormis pour les stages prévus à l’article L4153-1 du code du travail et les cas des élèves mineurs de moins de 16 ans pour lesquels une convention spécifique est signée entre l’établissement d’enseignement et l’entreprise d’accueil.
Que se passe-t-il en cas de présence dans l’entreprise d’une personne se disant stagiaire et n’ayant pas signé de convention tripartite ou encore en cas de convention bipartite ?
Il ne peut y avoir de stage sans convention tripartite.
En l’absence de convention, le stagiaire est considéré comme une ressource à part entière de l’entreprise, les sommes versées seront assujetties selon les règles de droit commun applicables aux salariés.
Quels sont les cas d’interdiction de recours aux stages ?
Aucune convention de stage ne peut être conclue pour :
- remplacer un salarié en cas d’absence, de suspension du contrat de travail ou de licenciement,
- exécuter une tâche régulière correspondant à un poste de travail permanent,
- faire face à un accroissement temporaire de l’activité de l’entreprise,
- occuper un emploi saisonnier.
Faut-il faire une DPAE pour les stagiaires ?
Non, le stagiaire n’ayant pas la qualité de salarié, l’employeur n’a pas de déclaration préalable à l’embauche (DPAE) à effectuer auprès de l’Urssaf.
Une gratification doit-elle être versée ?
Lorsque la durée du stage au sein d’une même entreprise est supérieure à 2 mois consécutifs, une gratification doit être versée.
Les stagiaires effectuant au cours d’une même année scolaire ou universitaire une durée de stage au sein d’une même entreprise supérieure à 2 mois même non consécutifs bénéficient d’une gratification obligatoire versée mensuellement à compter du 1er jour du 1er mois de stage.
La durée de stage permettant de déterminer le droit du stagiaire à cette gratification s’apprécie compte tenu de la convention de stage et des éventuels avenants qui ont pour effet de prolonger le stage.
Le montant de la gratification peut être fixé par convention de branche ou accord professionnel étendu. A défaut, le montant horaire de la gratification est fixé par décret à 12,5% du plafond horaire de la Sécurité sociale.
En 2013, la gratification elle est de 436,05 euros pour un mois complet sur la base de 35 heures par semaine (151,67 heures par mois).
Elle est versée mensuellement au stagiaire.
La participation patronale aux remboursements de frais professionnels accordés au stagiaire doit-elle être prise en compte dans l’appréciation de ce montant minimal ?
Non, cette participation ne doit pas être prise en compte dans l’appréciation du montant de la gratification.
La gratification est due au stagiaire sans préjudice du remboursement des frais engagés pour effectuer le stage et des avantages offerts, le cas échéant, pour la restauration, l’hébergement et le transport.
La gratification versée au stagiaire est-elle soumise à cotisations ?
La gratification n’est pas considérée comme un salaire et n’est pas soumise à cotisations et contributions sociales dans la limite de 12,5 % du plafond horaire de la Sécurité sociale multiplié par la durée de présence dans l’entreprise.
Ainsi, pour une durée de travail hebdomadaire de 35 heures, le montant de la franchise mensuelle de cotisations est fixé à 436,05 euros pour l’année 2013.
Lorsque le montant de la gratification excède celui de la franchise, les cotisations salariales et patronales sont dues sur la différence entre ces 2 montants.
Les contributions d’assurance chômage ne sont pas dues, le stagiaire n’étant pas considéré comme un salarié.
Quelles sont les incidences des avantages en nature sur la franchise de cotisations ?
Deux situations doivent être distinguées :
Les stages dont la gratification est inférieure à 12,5 % du plafond horaire de la sécurité sociale :
Lorsque le montant de la gratification éventuelle est inférieur au seuil de la franchise (436,05 € par mois en 2013 pour une durée mensuelle de 151,67 h), les sommes normalement assujetties au titre des avantages en nature pourront être exonérées au titre de la franchise dans la limite du différentiel entre le montant de la gratification et le seuil de la franchise.
Exemples :
1/Gratification mensuelle versée est égale à 300 euros et avantage en nature évalué à 90 euros :
300 euros + 90 euros = 390 euros soit un total inférieur au seuil de la franchise = aucune cotisation n’est due.
2/Gratification mensuelle versée est égale à 300 euros et avantage en nature évalué à 150 euros
300 euros + 150 euros = 450 euros soit un total supérieur au seuil de la franchise
Les cotisations sont dues sur la différence entre 450 euros et 436,05 euros soit sur une assiette égale à 13,95 euros.
Les stages dont la gratification est supérieure ou égale à 12,5 % du plafond horaire de la sécurité sociale :
Les avantages en nature accordés aux stagiaires, qui viendraient en complément du montant de la gratification, ne seront pas, par principe, exonérés au titre de la franchise.
(Il n’y a pas d’exonération pour les AN. Les avantages en nature entrent dans l’assiette des cotisations et sont évalués conformément aux règles retenues pour les salariés. Leur valeur est ajoutée à la gratification et tout ce qui dépasse du montant de la franchise doit être soumis à cotisations.)
Cas particulier de l’avantage en nature nourriture : Le stagiaire prend ses repas à la cantine, comment évaluer cet avantage en nature ?
La fourniture du repas à la cantine moyennant une participation des salariés constitue un avantage en nature.
Cet avantage doit en principe être intégré dans l'assiette des cotisations pour un montant évalué à la différence entre le montant du forfait avantage en nature (4,55 euros pour un repas pour 2013) et le montant de la participation personnelle du salarié. Toutefois, par tolérance, il est permis de négliger cet avantage en nature lorsque la participation du salarié est au moins égale à la moitié du forfait.
Cette tolérance ministérielle est également applicable aux stagiaires.
Dans le cas où le montant de la gratification est au moins égal à la franchise de cotisations, si la prise de repas à la cantine par le stagiaire respecte les limites fixées ci-dessus, aucune cotisation ne sera due, l’avantage en nature étant négligé.
Le stagiaire bénéficie de titres-restaurants, la participation patronale est-elle exonérée ?
L’attribution de titres restaurant n’est en principe admise que pour les salariés de l’entreprise. Toutefois, lorsque l’entreprise ne dispose pas de cantine, il est admis que des titres restaurant soient attribués à des stagiaires. Lorsque la participation patronale à l'acquisition des titres restaurant respecte la réglementation relative aux titres restaurant, elle est exclue de l'assiette, et ce, indépendamment du montant de la gratification versée au stagiaire.
Pour être exonérée de cotisations de sécurité sociale, la contribution patronale au financement de l’acquisition des titres restaurants doit respecter les deux limites suivantes :
- être comprise entre 50 et 60% de la valeur nominale du titre,
- ne pas excéder 5,29 euros (en 2013).
Les stagiaires feront-ils l’objet d’un traitement spécifique dans la DADS ?
Non.
Seules figurent sur les supports déclaratifs, les cotisations de sécurité sociales portant sur la part de gratification dépassant la franchise.